En marge du 5ème sommet Union africaine – Union européenne, le président du parlement européen, Son Excellence Antonio TAJANI et le président du parlement ivoirien, M. Soro Kigbafori Guillaume ont co-animé une conférence de presse dans le somptueux bureau du chef du parlement ivoirien.

Antonio TAJANI : « Je remercie la presse ivoirienne, la présidence ivoirienne, le président de l’Assemblée nationale, les députés pour l’invitation que j’ai reçu pour m’exprimer à l’Assemblée nationale sur les relations entre l’Afrique et l’Europe, l’Europe et la Côte d’ivoire. C’est très important de renforcer ses liens. Par ailleurs, nous pensons qu’Il faut avoir une stratégie, une politique pour défendre la paix dans le monde. A ce propos, je suis persuadé que les Africains et les Européens peuvent le faire ensemble. Il faut avoir aussi une stratégie pour résoudre non seulement les problèmes du terrorisme, mais aussi celui de l’immigration à travers la croissance en Afrique, défendre les droits de l’homme car l’histoire de l’esclavage que nous avons vu à la télévision est horrible. Il faut l’empêcher. A ce propos, les parlements européen et africain vont s’engager afin d’y trouver une solution. Je l’ai dit, ce n’est pas quelque chose qui est dirigée contre la Lybie, mais plutôt contre les passeurs que nous ne connaissons pas, et qui sont des criminels. La dernière chose que nous avons abordée est la croissance et la lutte contre le chômage des jeunes. Nous avons également ce problème en Europe. Nous sommes prêts à nous engager ici, je veux dire travailler main dans la main pour renforcer les liens Europe- Afrique. Je suis optimiste, et je voudrais vous dire que j’en ai discuté avec le président de l’Assemblée nationale avant mon adresse aux députés, ainsi qu’avec le président de la république (...).Je suis heureux de voir que le sommet UE-UA est très bien organisé. En outre, avec le président du parlement ivoirien, nous avons discuté de la possibilité de coopération entre l’administration des deux parlements pour renforcer les capacités du personnel administratif de nos parlements.
Au cours de votre adresse à l’hémicycle vous avez évoqué l’envoi d’une mission en Libye. Quelle sera la composition, la méthode de travail de cette mission et à quoi serviront les résultats que vous aurez récoltés sur le terrain ?
Antonio Tajani : Avant le sommet parlement panafricain – parlement Européen, le parlement européen avait décidé d’envoyer une mission de députés, du 16 au 22 décembre, pour voir sur le terrain ce qui ce passe dans ce pays. Lors de ce sommet des parlementaires, le président du parlement panafricain a proposé d’avoir une délégation mixte, avec des députés européens et africains. Nous étudions cette possibilité.
Le président du parlement panafricain n’a eu de cesse de dire qu’il faut dénoncer ce qui se passe en Libye, mais aussi situer les responsabilités sur les causes du désordre en Libye. Qu’est-ce que l’Europe fait pour situer les responsabilités et pour ne pas que cela arrive dans d’autres pays pur qu’on assiste à un tel désastre ? Pour ce qui concerne le président du parlement ivoirien, je voudrais savoir s’il faut s’attendre à ce que le parlement ivoirien légifère sur la question, étant entendu que les passeurs et autres agissent et qu’il n’y a pas de lois pour pouvoir les condamner, étant donné que la migration est quelque chose qui est naturelle par rapport à la liberté de circulation dans l’espace CEDEAO
Antonio Tajani : Pour ce qui concerne la situation en Lybie, nous voulons respecter et faire respecter les droits de l’homme. Nous ne savons pas qui sont ces criminels qui essaient de faire de l’esclavage. Nous disons qu’il faut faire une enquête pour situer les responsabilités. Cette démarche n’est pas une attaque contre la Lybie, mais la défense les droits de ses hommes. Pour ce qui concerne l’immigration, nous pensons en Europe que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde. C’est impossible au niveau économique. Il ne faut pas donner de rêve impossible. Il faut coordonner le flux migratoire avec les pays d’origine. Il faut bien former les jeunes pour qu’ils aient un travail respectable en Europe. L’immigration illégale est aussi un problème pour la côte d’ivoire. Il faut aider tous ceux qui sont obligés de quitter chez eux à cause de la sécheresse, de la famine, du terrorisme, à travailler. On peut accueillir et intégrer les immigrés seulement s’il y a un contrôle de l’immigration, des limites et un accord avec le pays d’origine ».

Soro Kigbafori Guillaume : Pour la question de savoir si le parlement ivoirien va légiférer, à mon avis, ‘’c’est une question globale importante. Je ne crois pas que ce soit une initiative concurrentielle ou privée ou personnalisée de telle ou telle institution. Nous allons continuer de travailler avec le gouvernement pour apporter des solutions globales. La question de l’immigration selon qu’on soit de tel ou tel côté, il y a plusieurs causes, plusieurs possibilités de réponses que les uns et les autres peuvent apporter. Nous serons attentifs et nous serons partenaires au gouvernement, pour trouver des solutions plutôt globales’’. 

CICAN