Démarrée mardi, la 4ème réunion de la Commission mixte de la CEDEAO s’est poursuivie ce mercredi 11 août 2021 à la Rotonde de l’Assemblée nationale. La première moitié de la journée de mercredi a été consacrée aux communications animées par des experts venus de différents pays de la Communauté.



La cinquième communication animée par M. Dominic Azimbe Azumah, a porté sur le « rôle des députés dans la promotion de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables dans l’espace CEDEAO ».

Dans un exposé magistralement présenté et suivi d’échanges avec les participants, M. Azumah a commencé par présenter l’un des objectifs qui ont prévalu à la création de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il s’agit principalement de l’intégration économique des Etats membres qui s’est concentrée avec le temps sur l’énergie comme l’un des principaux moteurs de cette intégration et du développement de l’Afrique de l’Ouest. Malheureusement, souligne-t-il, seuls 42% d’environ 400 millions de personnes vivant dans l’espace CEDEAO ont accès à l’électricité. Le paradoxe est que cette partie de l’Afrique regorge d’énormes potentialités en énergies fossile et renouvelable.

Face au défi auquel est confrontée la CEDEAO dans ce secteur, l’expert Ghanéen estime que la seule voie à suivre est d’opérer des changements structurels dans la façon de produire et de consommer l’énergie. Pour cela, la CEDEAO doit adopter une politique énergétique dont l’objectif global est de dédoubler la production énergétique. Cette politique, estime l’expert, doit contribuer à la création d’un environnement favorable aux investisseurs privés afin de réduire la facture de l’énergie, laquelle réduction contribuera à faciliter l’accès des populations à l’énergie.
Pour atteindre cet objectif, M. Dominic Azumah souligne que les députés ont un rôle important à jouer au regard des missions liées à leur fonction c’est-à-dire, voter les lois, fixer les taxes, approuver le budget de l’Etat, contrôler l’action gouvernementale.

Conscient du fait que le Parlement de la CEDEAO ne dispose pas de pouvoir législatif coercitif sur l’Exécutif, l’expert propose que les députés influent sur les politiques nationales en matière d’efficacité énergétique. Toutefois, l’expert pense que le Parlement de la CEDEAO peut commencer par adopter des cadres législatifs types qui peuvent servir de documents de référence aux Etats membres. Cette démarche permettra de doter les Etats de la CEDEAO de législations qui reflètent les aspirations de l’ensemble de la sous-région. Cette méthode est d’autant plus efficace que la Commission de la CEDEAO l’a adopté en 2013 à travers la Politique de la CEDAO en matière de l’Efficacité énergétique (PCEE) dont le Ghana s’est inspiré pour élaborer un plan national d’actions.

Pour finir, M. Dominic Azumah a suggéré que le Parlement de la CEDEAO et tous les parlementaires des Etats membres initient une campagne d’électrification rurale pour fournir de l’électricité et des infrastructures énergétiques dans les zones rurales défavorisées.

Direction de l’Information et de la Communication de l’Assemblée nationale