Le Président de l’Assemblée nationale, M. Amadou Soumahoro a reçu des chefs traditionnelles de la région Gboklè, le 16 Mai 2019, à sa résidence à Cocody. Nous vous proposons l’intégralité de son discours lors de cette cérémonie…


Monsieur le Ministre d’Etat, cher petit frère,
Mon Cher ainé DIAWARA Mamadou, Vice-président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le Président du Conseil régional du Gbôklè,
Mon cher frère et ami FREGBO Basile,
Honorables chefs traditionnels,
Chers Cadres de la Région du Gbôklè,
Mes chères sœurs, mes chers frères,
Nous avons voulu donner un caractère familial à cette rencontre. C’est le choix du Président du Conseil régional (ndlr. LEGRE Philippe) et du député FREGBO. C’est aussi le choix du Ministre d’Etat (ndlr. Hamed BAKAYOKO) et de moi-même. Nous aurons pu aller à l’Assemblée nationale, mais nous sommes tellement proches de cette grande région, de cette belle région… mon petit frère (ndlr. Hamed BAKAYOKO) est d’ailleurs fils de la région et si le petit frère est fils de la région, le grand frère ne peut être autre que fils de la région. C’est aussi compte tenu de ce caractère familial que j’ai demandé au Ministre d’Etat de m’assister à recevoir les Chefs et les Cadres de cette grande région.
Je voudrais au nom de mon épouse et en mon nom propre, au nom des grandes familles BAKAYOKO et SOUMAHORO, vous dire merci pour avoir choisi ce moment. Chacun a abandonné champs et bureaux pour nous consacrer ce moment précieux. Nous voulons vous dire encore merci. Tout ceci n’aurait pas été possible sans un homme, le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA.
C’est l’occasion pour moi de vous parler de la vision du Président puisqu’il nous en parle lui-même. Comme autour du feu au village, il arrive très souvent au Chef d’Etat de nous parler de sa vision pour notre pays, de ce qu’il veut que la Côte d’Ivoire soit.
Sa première vision, c’est construire une Côte d’Ivoire fraternelle où notre diversité ne doit pas nous diviser. Au contraire, notre diversité doit être notre richesse. Avoir des cultures différentes, avoir des religions différentes, être d’ethnies différentes, rien ne doit nous diviser, ce doit être une force, ce doit être notre richesse parce que nous apprendrons les uns des autres.
Sa deuxième vision, c’est de construire une Côte d’Ivoire unie. Lorsque nous nous voyons, qu’on ne pense pas que c’est un Malinké qui a vu un Bété ou un Neyo. Quand nous nous voyons, nous devons d’abord nous considérer comme des Ivoiriens, des frères Ivoiriens, des sœurs Ivoiriennes. Nos religions, nos régions, nos ethnies ne doivent pas être au-dessus de la Nation. C’est notre unité qui doit être le socle de tout. C’est parce que nous nous sommes éloignés de ces valeurs que la Côte d’Ivoire a connu dans sa jeune histoire les drames que nous avons vécus. Je voudrais en tout cas vous rassurer que la vision du Chef de l’Etat se résume à voir une Côte d’Ivoire unie, une Côte d’Ivoire prospère, une Côte d’Ivoire respectée.
Aujourd’hui, le Ministre d’Etat peut témoigner, certains députés qui vont à l’étranger peuvent témoigner, quand nous sommes à l’étranger, les Ivoiriens sont respectés. La Côte d’Ivoire est un pays respecté en Afrique et dans le monde. La Côte d’Ivoire compte dans le monde, la Côte d’Ivoire donne son avis sur toutes les questions qui concernent non seulement l’Afrique, mais aussi le monde. Vous voyez toutes ces séries de visites de Chefs d’Etats, d’hommes d’affaires, de diplomates, de financiers en Côte d’Ivoire. Tout ça, c’est parce que le monde a confiance en un seul homme, c’est le Président de la République, grand homme de vision.
Il a résumé un autre trait de sa vision en un concept : l’Ivoirien Nouveau. Un Ivoirien qui aime son pays, un Ivoirien qui respecte les biens publics, un Ivoirien qui s’oublie pour le peuple. Je voudrais témoigner de cela, c’est cela la vision du Président de la République Alassane OUATTARA ; une Côte d’Ivoire respectée, une Côte d’Ivoire belle et une Côte d’Ivoire honorée.
Lorsqu’il était candidat à la présidence de la République, c’est nous qui étions à ses côtés. Souvenez-vous de l’état dans lequel était la Côte d’Ivoire. Dieu nous a doté d’une faculté puissante, c’est l’oubli, mais n’oublions jamais l’état dans lequel était notre pays entre 2000 et 2010. Quand il a décidé d’être candidat, arrivé dans des régions, il disait : ‘’donnez-moi cinq ans et je vais transformer la Côte d’Ivoire’’. Au regard des difficultés dans lesquelles se trouvaient ce jour-là notre pays, à la fin des meetings, j’allais le voir pour lui dire : ‘’ Grand frère, tu as parlé ! Le pays est trop gâté. Es-tu capable de mettre les Ivoiriens au travail ? Il n’y a pas d’écoles, il n’y a pas de travail, les entreprises sont en train de fermer…’’. Et il me répondait : ‘’Mais c’est ce que j’ai appris. Toute ma vie professionnelle Amadou, c’est ce que j’ai appris. J’ai appris à aider les pays en difficulté, j’ai appris à restaurer les pays en difficulté. Mon pays, mon propre pays est aujourd’hui en difficulté, c’est pour cela que je parle’’. Je lui disais ‘’Grand frère, tu connais nos parents, si tu dis et que tu ne fais pas, nous on va quitter le pays’’ et il me disait ‘’Faites-moi confiance’’. Mais aujourd’hui, il a raison ou pas ?
Notre pays est en chantier au nord, au sud, au centre, à l’ouest et à l’est. Partout il y a des travaux, soit pour apporter de l’eau potable, soit les infrastructures, construire les écoles, les lycées. J’étais membre du gouvernement, je suis un témoin. Aujourd’hui Sassandra est en train de renaitre comme l’a dit quelqu’un, Sassandra non seulement va renaitre mais Sassandra va caracoler à la tête des belles régions de notre pays.
Comme la Vice-présidente de l’Assemblée nationale Belmonde l’a dit, l’Assemblée nationale est désormais aux côtés du Président de la République dans l’intérêt des populations. L’Assemblée nationale ne peut pas être en adversité avec l’Exécutif. C’est vrai qu’il y a la séparation des pouvoirs mais il faut que moi-même Président de l’Assemblée nationale, je sois réaliste. L’Assemblée nationale est autonome mais elle n’est pas indépendante parce que pendant que nous proclamons notre autonomie, les comptables de l’Assemblée nationale se trouvent au ministère de l’économie et au Trésor en train de récupérer nos payes. Sommes-nous ainsi indépendants ? Personne ne peut nous obliger à voter telle ou telle loi c’est vrai, mais nous ne sommes pas indépendants parce que nous dépendons aussi de l’Exécutif et du pouvoir judiciaire. Nous dépendons les uns des autres. L’Assemblée nationale désormais s’inscrira dans la symphonie harmonieuse des Institutions de la République. Tant que je serai Président de l’Assemblée nationale, il n’y aura plus de divergences de vue entre l’Exécutif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif.
Le Président Houphouët-Boigny dont je suis un adepte nous a dit de pratiquer toujours le dialogue pour régler nos différends et c’est ce dialogue dont je suis partisan. Et, au village nous voyons comment vous (ndlr. Les chefs) réglez les différends. Ce n’est pas qu’il n’y a pas de différends dans les villages, mais vous appelez tout le monde, chacun s’explique et le Chef tranche. Je voudrais vous rassurer que désormais nous sommes aux côtés du Chef de l’Etat, nous sommes aux côtés du gouvernement et les différents ministres qui viendront à l’Assemblée, nous allons veiller à ce que la Région du Gbôklè soit prise en compte dans leurs projets qu’ils soumettent à l’Assemblée nationale. Je vous remercie.