Le ministre Amédée Koffi Kouakou, ministre des Infrastructures économiques a été interpellé par le député M’Bolo Nando Martin pour éclairer la lanterne de la représentation nationale sur le réseau routier ivoirien lors d’une séance de question orale avec débat. C’était le 9 novembre 2017 à l’hémicycle. Pour M’Bolo Nando Martin, cette question orale est d’actualité, car la dégradation accélérée de certaines routes est inacceptable, vue que de nombreuses réformes ont été faites depuis 1960. En effet, il y a eu trois grandes réformes. Si la première phase de 1960 à 1990, est caractérisée essentiellement par une gestion de l’Etat, la seconde phase de 1990 à 2000, est caractérisée par une conjoncture économique des plus défavorables liée à la chute des cours des matières premières, et la dévaluation du Franc CFA, qui voit l’entrée des bailleurs avec des plans d’ajustement structurels renforcés. La troisième phase qui a cours depuis 2000, marque la privatisation totale. Une privatisation à 100% de la gestion de la route, induisant ainsi un désengagement total de l’Etat par la création de deux structures : l’AGEROUTE comme maître d’ouvrage délégué pour le compte de l’Etat, et le FER, chargé de mobiliser de manière pérenne les financements nécessaire à l’exécution des programmes annuels d’entretien routier.
Fort de cela, le député d’Agboville, M’Bolo Martin, a posé 10 questions à l’émissaire du gouvernement :
1- Toutes ces reformes étaient – elles productives ?
2- Le non – respect des procédures de passation des marchés n’a-t-il pas impacté la qualité du travail livré par les entreprises sélectionnées ?
3- Les contrôles à priori, et à posteriori des travaux par les bureaux d’études ont-ils été réalisés convenablement en termes de vérification de la capacité technique de l’entreprise ? du choix des matériaux ? et du respect des cahiers des charges ?
4- Les cahiers des charges de la réalisation des points à temps pour ce qui concerne les réhabilitations tiennent-ils compte des données contenues dans le catalogue des chaussées de la Côte d’Ivoire afin d’établir une adéquation entre les matériaux d’alors et ceux utilisés pour la réparation ?
5- Quels sont les mécanismes de sélection des contractants et des cocontractants ?
6- Pourquoi n’y a-t-il pas d’accotement pour les piétons sur de nombreuses voies ?
7- Que s’est – il passé, que se passe- t-il et surtout que va-t-il se passer monsieur le Ministre pour que la route ne soit plus le cauchemar de l’ivoirien ?
8- Que va-t-il se passer, monsieur le Ministre, quand on sait que, pendant la législature précédente et dans cette même salle, l’un de vos prédécesseurs était assis à la même place face aux parlementaires qui ont présenté une cartographie complète de la situation des routes du pays avec des questions aussi pertinentes que les réponses et que nous soyons encore à parler du même sujet avec un état des routes beaucoup plus catastrophique aujourd’hui qu’hier ?
9- Selon certaines indiscrétions monsieur le Ministre, des entreprises auraient été sommées par vos services de réparer certains travaux qu’elles n’auraient pas réalisés avec professionnalisme. Si cela s’avérait juste alors ce serait une très bonne décision. Mais qu’en sera – t- il du préjudice subi et Dieu seul sait qu’il est énorme ?
10- N’est- il pas unanimement admis que la route précède le développement ?
Selon le ministre, la dégradation accélérée de la voirie est due essentiellement à la période de crise de 2000 à 2010, au cours de laquelle aucun investissement substantiel n’a été fait pour l’amélioration du réseau routier. Cependant, avec l’élection du Président Alassane Ouattara en 2011, des efforts importants ont été faits par le gouvernement afin de rendre ce réseau praticable. A ce propos, d’importants projets sont programmés sur les grands axes structurants :
- La route de l’Est (Abidjan–Adzopé–Abengourou
- La réhabilitation de la Côtière (Dabou – San Pedro)
- Le renforcement de 1 000 km de routes revêtues
- Le renforcement de la nationale A3 (PK 105 –N’douci – Tiassalé – Divo – Lakota - Gagnoa
- La réhabilitation de la route Bouaké – Ferké –Ouangolodougou
- La réhabilitation de la route Yamoussoukro –Daloa
Par ailleurs, afin d’améliorer la circulation dans le district d’Abidjan, le programme routier prévoit :
- Le renforcement de 334 km de voies existantes ;
- La réalisation de 97 km de voies neuves structurantes clairement identifiées ;
- La réalisation de 210 km de voies neuves secondaires ;
- L’élargissement du boulevard de Marseille ;
- La réhabilitation du pont Félix Houphouët- Boigny ;
- La construction du 4ème pont ;
- La construction de 5 échangeurs.
Il faut indiquer que lors des débats, le ministre des infrastructures économiques a indiqué que 60% des causes de dégradation des routes est due également aux poids lourds qui ne respectent pas la charge sur l’essieu. A ce propos, il a soutenu que des mesures vigoureuses sont prévues pour y mettre un terme en Côte d’ivoire et au sein de l’espace de la CEDEAO.


CICAN