Démarrée le 9 octobre dernier, la campagne pour l’élection présidentielle s’achève dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 octobre 2015 à minuit. Pendant deux semaines, les huit candidats déclarés à la présidentielle ont sillonné la Côte d’Ivoire toute entière pour séduire les électeurs, espérant obtenir de ceux-ci le nombre de voix nécessaires pour les maintenir ou les conduire au Palais présidentiel. Après l’effort, la récompense, a-t-on coutume de dire, mais dans le cadre de ces élections, on serait tenté de dire ‘’finie la campagne, place au jeu’’ !



De ces deux semaines de campagne, nous retenons que les Ivoiriens ont appris à ne plus se laisser entrainer par la passion aveugle de la politique. Vu l’humour qui caractérise ce peuple fier et hospitalier, l’imagination des Ivoiriens n’a pas failli quand il s’est agi de juger les projets de société que proposent les différents candidats. Il suffit de se rendre sur les réseaux sociaux pour s’en rendre compte. Cette attitude à ‘’banaliser’’ l’élection présidentielle présage d’un bel avenir pour notre pays en termes de démocratie et rejoint le rêve du Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro qui rêve d’élections ressemblant à une fête de génération. Du jeu, rien que du jeu et seulement du jeu !
Ce comportement citoyen est à mettre à l’actif de tous les acteurs de la vie politique de notre pays : les organisateurs de l’élection, la société civile, les partenaires au développement, les candidats, les hommes politiques comme Guillaume Soro, et surtout le peuple ivoirien qui a compris qu’élection ne doit pas forcément rimer avec violence.
Une étape, celle de la campagne est franchie, et les choses se sont déroulées parfaitement. Il reste encore deux autres étapes : celle de la participation des électeurs dans le calme et l’acceptation des résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante pour éviter des violences postélectorales.
Ivoiriens, Ivoiriennes, le devoir nous appelle une fois de plus sur ces deux chantiers. Plus de 4 millions de personnes ont déjà retiré leurs cartes d’électeurs sans compter que les citoyens peuvent voter avec la carte nationale d’identité. Cela augure un bon taux de participation. Mais cela n’aurait servi à rien si le vote ne se déroule pas dans le calme et si nous n’acceptons pas le verdict des urnes.
‘’L’élection présidentielle de 2015 coûte 30,2 milliards de FCFA (...)", a déclaré le ministre du budget, lors de la présentation de l’exposé des motifs sur le projet de loi relatif au budget 2015, devant les députés ivoiriens le vendredi 11 septembre 2015 au cours de la troisième session extraordinaire de l’année 2015. Cela revient à dire que le contribuable ivoirien a déboursé 30,2 milliards de francs pour se choisir un Président. Quel sens aura tout ce sacrifice (cotisation pour organiser les élections, campagne apaisée, participation massive…) si nous devons le remettre en cause pour quelle que raison que ce soit au soir du 25 octobre ?
Nous sommes en pleine consolidation de notre jeune démocratie et la confiance en nos Institutions est l’un des maillons forts de cette chaine que nous sommes en train de fabriquer.
Pour des élections sans violence, pour la confiance en nos Institutions, je m’engage !