A Genève dans le cadre de la 148è Assemblée de l’Union Interparlementaire (UIP) qui se tient du 23 au 27 mars 2024, le président de l’Assemblée nationale, Monsieur Adama Bictogo, a fait une allocution lors du débat général succédant à la cérémonie d’ouverture.

Le débat général est le lieu de partage d’expériences et de l’élaboration des propositions attendues des pays participants relativement au thème.

Cette année, l’Union a choisi de réfléchir sur l’impact que les parlements, par le biais de la diplomatie parlementaire, peuvent avoir sur la préservation de la paix dans les différentes régions du monde.

Le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire partage dans son allocution, ci-dessous, l’expérience et les propositions de la Côte d’Ivoire en matière de préservation de la paix.




Excellence Madame Tulia Ackson, Présidente de l’Union Interparlementaire ;


Excellences Mesdames et Messieurs les Présidents de Parlement ;


Monsieur le Secrétaire général de l’UIP ;


Chers Parlementaires ;


Honorables invités,


Je voudrais d’emblée vous féliciter, Madame Tulia Ackson, pour votre élection en qualité de Présidente de notre prestigieuse organisation et exprimer par la même occasion, à vous ainsi qu’au Secrétaire Général, ma profonde gratitude et mes vifs remerciements pour l’organisation de la 148ème Assemblée de notre Union dans ce magnifique pays qui nous fait l’honneur de nous recevoir.


Félicitations à vous pour le choix du thème retenu pour nos réflexions à savoir : « Diplomatie parlementaire : tisser des liens pour promouvoir la paix et la compréhension ».


Mesdames et messieurs, chers collègues,


Le thème retenu pour la 148ème session de l’Assemblée de l’Union Interparlementaire offre une opportunité à notre communauté parlementaire de se positionner dans la prévention des conflits, par le dialogue, des échanges de bonnes pratiques et d’envisager ensemble la coopération entre représentants de nos nations pour favoriser la démocratie, la paix et l’entente.


Il est vrai que la diplomatie n’est plus uniquement une prérogative attachée aux pouvoirs Exécutifs. Elle est également exercée par les Parlements, non pas, pour supplanter la diplomatie classique mais agissant en précurseur ou en appui de l’Exécutif.


Oui, chers collègues, la diplomatie parlementaire est une diplomatie des peuples, qualifiée, à juste titre, par l’ancien Président de l’UIP, le chilien Ricardo LAGOS, de diplomatie directe, une Diplomatie qui est un puissant outil de rapprochement au service des États et des peuples. À cet effet, nous, représentants du peuple, oints de la légitimité populaire, pouvons significativement contribuer par nos actions à prévenir les guerres et les crises, à favoriser un climat de paix à travers l’instauration de la culture de la tolérance politique et religieuse ainsi que la réduction de la pauvreté par la coopération économique et le partage d’expériences.


Chers collègues, Mesdames et Messieurs,


Malgré cet important outil, il nous faut constater la persistance de différents conflits à travers le monde, notamment le conflit armé en République Démocratique du Congo, le conflit armé opposant la Russie à l’Ukraine, ou encore celui opposant Israël à la Palestine avec ses conséquences humanitaires sans précédents. Ce constat doit nous amener à nous interroger : Comment pouvons-nous coopérer plus étroitement et efficacement pour prévenir ou résoudre les conflits, promouvoir la justice sociale et adresser les problématiques mondiales telles que le changement climatique, le terrorisme, les inégalités, etc ?


La réponse à ces questionnements nécessite une action concertée, une conjugaison de nos efforts à travers une coopération accrue entre nos Institutions parlementaires. Cette coopération parlementaire multiforme peut être bilatérale ou multilatérale comme c’est le cas de notre Union commune.


Mesdames et messieurs, chers collègues,


Je crois fermement que la diplomatie parlementaire doit être une force motrice pour l’établissement d’un ordre de paix et de compréhension. C’est fort de cette conviction que j’ai fait de la diplomatie parlementaire un axe majeur de ma politique pour rester dans la droite ligne du Président Alassane OUATTARA qui inspire nos initiatives dans ce sens.


Au plan multilatéral, le Parlement ivoirien est membre de plusieurs Organisations Interparlementaires dont l’Union Interparlementaire. Nous avons régulièrement pris part aux travaux de celle-ci pour partager notre expérience et encourager le raffermissement des liens de coopération parlementaire qui sont des gages d’entente mutuelle.


Cet engagement fort de notre Parlement en faveur de la diplomatie parlementaire s’est matérialisé par la tenue à Abidjan de la 14ème Conférence des Présidents d’Assemblées et de sections de la région Afrique de l’Assemblée Parlementaire Francophone (APF), de la 45ème Conférence de l’Union des Parlements Africains (UPA) et de la 18ème Conférence de l’Union des Parlements membres de l’Organisation de la Conférence des États Islamiques (UPCI).


Tout ce regain de dynamisme vaut à notre Assemblée nationale d’assurer en ce moment la présidence de l’UPA et de l’UPCI, après avoir assuré celle de l’APF de 2019 à 2022.


Mesdames et Messieurs,


Je crois en la force de la diplomatie parlementaire et reste plus que jamais convaincu que nos Assemblées parlementaires ont le pouvoir d’influencer positivement les relations internationales, et nous devons chercher des moyens d’intensifier nos efforts dans ce domaine.


C’est pourquoi, je voudrais du haut de cette tribune, appeler à ce que cette 148ème Assemblée soit le point de départ pour des actions concrètes et des résultats tangibles.


Il nous faut notamment mettre en place au sein de notre Union, un groupe de haut niveau composé de Présidents de Parlements qui aura pour mission de mener des actions diplomatiques dans les pays où la paix est menacée.


C’est le lieu pour nous d’appeler notre Union à prendre une Recommandation en vue d’exiger un cessez le feu immédiat de la guerre Israélo-palestinienne.


Par ailleurs, la diplomatie parlementaire ayant aussi pour vocation d’être au service de la démocratie et de l’État de droit, il nous faut prendre des décisions courageuses pour la dénonciation de toutes violations ou atteintes aux valeurs démocratiques qui peuvent menacer la paix et la cohésion au sein des États membres de notre Union.


Enfin, je voudrais déplorer et condamner l’attentat perpétré le vendredi à Moscou qui a occasionné plusieurs pertes en vie humaine au moment où nous nous réunissons pour parler de paix et de sécurité dans le monde.


Mesdames et messieurs, chers collègues,


C’est sur ces mots que je voudrais clore mon propos, en vous remerciant pour votre aimable attention, tout en vous disant que la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique de football avec son capitaine le Président Alassane OUATTARA vous dit merci.


Je vous remercie !