Les députés des Commissions Sécurité et Défense (CSD) de l’Assemblée nationale du Niger et de la Côte d’Ivoire ont organisé une table ronde d’échanges, ce mardi 20 septembre 2022, à l’occasion d’un voyage d’études et d’imprégnation des parlementaires nigériens à Abidjan.


« Rôle de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire dans la Reforme du Secteur de la Sécurité (RSS) et appui aux parlements nationaux des pays membres du REPAM-CDS » et « Le terrorisme dans le Sahel : stratégie nigérienne de lutte contre le terrorisme », tels sont les thèmes des deux communications développées respectivement par les parties ivoirienne et nigérienne.


Dans la première communication présentée par le député Tchin Michel Tiboué, il ressort que la Reforme du Secteur de la Sécurité (RSS) est née à la suite des troubles politiques successives que la Côte d’Ivoire a connu en 1999 (coup d’Etat), en septembre 2002 (la rébellion) et en 2010 (la crise postélectorale).


La RSS vise à rétablir la paix, l’unité et la stabilité. Pour y parvenir, elle a été fondée sur six piliers qui sont l’Etat de droit et les relations internationales, la reconstruction post-crise, la dimension humaine et sociale, la gouvernance économique, la sécurité nationale et le contrôle démocratique.


Concernant la sécurité et la défense, 108 reformes ont été identifiées et mises en œuvre, a indiqué le communicant. L’Assemblée nationale qui siège au Conseil consultatif logé au sein du Conseil national de sécurité qui pilote la RSS, est représentée par le président de la Commission Sécurité et Défense. « Agissant dans le cadre de ses missions constitutionnelles, l’Assemblée nationale joue sa partition dans la Reforme du Secteur de la Sécurité à travers ses six Commissions permanentes », a soutenu M. Tchin Michel. « Elle s’appuie sur son représentant au sein du Groupe consultatif pour se saisir au fur et à mesure de l’état d’avancement du processus », a-t-il précisé.


A la suite de l’ivoirien, c’est la parlementaire nigérienne, Mme Lantana Oumarou, qui a pris la parole pour exposer sur le deuxième thème. D’entrée, elle a souligné que la situation sécuritaire au Niger est préoccupante. Toutefois, et, malgré les obstacles, des efforts sont faits dans un cadre institutionnel de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Le cadre institutionnel se caractérise, entre autres, par la mise en place d’un organe dénommé Conseil national de Sécurité qui a des démembrements dans les régions et les départements. « Le renseignement est aussi un instrument puissant qui aide le gouvernement nigérien dans la lutte contre le terrorisme », a indiqué Mme Oumarou. 


Au cours des échanges qui ont suivi les communications, les députés ivoiriens ont cherché à savoir s’il existe une éventuelle corrélation entre l’orpaillage clandestin et le terrorisme au Niger. En guise de réponse, M. Moutaila Issa, président de la Commission Sécurité et Défense de l’Assemblée nationale du Niger a estimé que l’orpaillage existe bel et bien au Niger. « C’est un vieux phénomène car, cela date de 1984 lorsque le premier site a été découvert. L’activité était sécurisée et il n’y avait pas de terrorisme. Aujourd’hui, il existe des sites d’orpaillage un peu partout et avec la ruée vers l’or, tout le monde vient, y compris, les terroristes », a souligné ce Général de l’armée à la retraite. Pour lui, les sites d’orpaillage peuvent, effectivement, être des terreaux fertiles pour le terrorisme.


Il faut indiquer qu’avant le debut de la table-ronde, les présidents des Commissions Sécurité et Défense se sont échangé des mots de bienvenue pour M. Koné Lassina de la Côte d’Ivoire et de remerciement pour M. Moutaila Issa du Niger.


Direction de l’Information et de la Communication de l’Assemblée nationale