A l’ouverture de la séance solennelle de la 28è Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, Monsieur Adama Bictogo, président de l’APF, a prononcé un discours.

Voici l’intégralité de ce discours.



Monsieur le Président de la Chambre des Représentants et Vice-Président de l’APF,

Monsieur le Président de la Chambre des Conseillers,

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale de la République du Gabon,
Monsieur le Président du sénat de la République de Madagascar,
Monsieur le président de l’Assemblée nationale de l’Ile Maurice,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale de la République de Guinée Bissau,
Mesdames et Messieurs les Présidents de Sections de la Région Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie,
Honorables parlementaires, Distingués Invités,
Chers collègues, Mesdames, Messieurs.
C’est pour moi un honneur de prendre la parole à l’occasion de la 28e Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

Je voudrais, avant tout propos, au nom de la représentation nationale, au nom de l’ensemble de la communauté parlementaire francophone et en mon nom propre, adresser mes sincères remerciements au Roi du Maroc, sa Majesté MOHAMMED VI, au Gouvernement et au peuple marocain pour l’hospitalité ainsi que pour la qualité de l’organisation de la présente édition de l’Assemblée Régionale Afrique de l’APF.

Je voudrais, ensuite avec votre permission, m’acquitter d’un devoir, celui de rendre un hommage solennel à mon prédécesseur, ancien Président de l’Assemblée nationale de la République de Côte d’Ivoire, mon pays, ancien Président de notre Assemblée parlementaire, Monsieur Amadou SOUMAHORO, rappelé à Dieu le 07 mai 2022.

En effet, Feu le Président Amadou SOUMAHORO, malgré son état de santé n’a ménagé aucun effort non seulement pour le rayonnement de l’Assemblée nationale de son pays mais aussi de l’APF.

J’aimerais aussi, honorer, à haute voix, la mémoire de notre collaboratrice, Madame Marie Joséphine Diallo, anciennement Secrétaire générale de l’Assemblée nationale du Sénégal pendant plus de trois décennies. Elle nous a malheureusement quitté le 19 mai 2022. Madame Diallo a accompli sa mission avec un profond sens de la responsabilité en dirigeant en plus, l’Association des Secrétaires généraux de Parlements Francophones.

Je voudrais humblement nous inviter à observer une minute de silence et de recueillement en souvenir de ses deux grands serviteurs de la démocratie Parlementaire en Afrique. (Minute de silence)

Je ne peux poursuivre mon propos sans saisir l’occasion de cet important moment pour adresser ma reconnaissance la plus sincère à l’ensemble des parlementaires de l’APF pour leurs témoignages de solidarité à l’endroit de la Côte d’Ivoire à l’occasion du rappel à Dieu de mon illustre prédécesseur, Feu le Président Amadou SOUMAHORO. Votre soutien remarqué est l’expression tangible de ce que notre Assemblée constitue, aussi, une famille où les valeurs de la fraternité occupent une place prépondérante.

Distingués invités, Chers collègues parlementaires, Mesdames et Messieurs,

Le jeudi 07 juin 2022, les Députés de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire m’ont fait l’honneur de m’élire comme Président. Mon accession aux fonctions de Président de l’Assemblée nationale de mon pays me conduit ainsi à assumer avec votre soutien celle de Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Et je voudrais exprimer ma reconnaissance à l’ensemble des parlementaires de la Francophonie pour l’accueil chaleureux que vous avez accepté de me réserver à la tête de notre organisation.

Qu’il me soit également permis d’adresser un remerciement particulier à Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire. Ma présence ici ce matin est le résultat de la confiance que le Président de la République de mon pays et Président du RHDP a placé en ma personne pour conduire la transformation de l’Assemblée nationale de notre pays.
A ce témoignage, il m’apparaît aussi important d’associer l’ensemble des Députés ivoiriens qui de manière consensuelle ont partagé ma vision de faire de notre Institution parlementaire le creuset du débat démocratique dans un climat apaisé et une vitrine du Rassemblement fraternel des Parlementaires au service du progrès des peuples.

Dans cette nouvelle dynamique, les Présidents des Groupes Parlementaires de notre Assemblée m’ont fait l’honneur de m’accompagner à notre importante réunion, ici à Rabat. Je voudrais encore une fois leur témoigner ma sincère gratitude. Il s’agit notamment de :
L’honorable Jeanne PEUHMOND, Vice-Présidente de l’Assemblée nationale et Vice-Présidente du Groupe Parlementaire RHDP ;
- l’honorable Georges Armand OUEGNIN, vice-président de l’assemblée nationale et vice-président du PPA-CI ;
- l’honorable DOHO Simon, Président du Groupe Parlementaire PDCI-RDA ;
- l’honorable OULAYE Hubert, Président du Groupe Parlementaire PPA-CI
- l’honorable SERY Pascal Président du Groupe Parlementaire UDPCI.

Mesdames et Messieurs les Présidents de sections et délégués de l’APF,
De manière très sincère, je voudrais encore vous renouveler mes remerciements pour la qualité de votre accueil à mon endroit en ma qualité de Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie à cette Assemblée Régionale Afrique. Je puis vous assurer de mon engagement à conduire notre Assemblée avec responsabilité, dynamisme et conviction.

Mesdames et Messieurs les Présidents,

Chers collègues, Comme vous le savez, depuis l’avènement de la crise sanitaire, la région Afrique de l’APF n’a pu se réunir en présentiel du fait des diverses restrictions et des mesures barrières qui en découlaient.
L’année dernière en 2021, les conseillers chargés de l’administration des activités de l’APF dans notre région ont tout mis en œuvre pour essayer de sauver cette importante rencontre, mais l’apparition de nouveaux variants de la Covid19 ont eu raison de nous.

C’est donc un immense plaisir de constater la tenue effective de la 28e Assemblée régionale tant attendue par les sections africaines de l’APF.

Mes chers collègues, Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

Nous voici au Maroc, ce magnifique et beau pays d’Afrique, terre d’hospitalité et de dignité ! Un pays dont la Côte d’Ivoire tire fierté de l’amitié et de la fraternité.

Je voudrais saisir l’opportunité qui m’est offerte ce jour pour remercier et rendre hommage à Sa Majesté MOHAMMED VI, Roi du Maroc, pour l’excellence des relations que le Royaume Chérifien entretient avec la Côte d’Ivoire.

Ces relations qui découlent des liens historiques que Sa Majesté Feu le Roi HASSAN II entretenait avec Feu le Président Félix HOUPHOUËT BOIGNY, le Père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. C’est cette même dynamique qui se poursuit sous la houlette de Sa Majesté Mohammed VI et le Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Alassane OUATTARA à travers les visites officielles d’amitié.

Mesdames et Messieurs, Chers Participants,

Notre présence ici intervient à la suite de l’invitation de la section marocaine de l’APF, présidée par Son Excellence Monsieur Rachid Talbi El Alami, Président de la Chambre des représentants du Maroc et Vice-Président de l’APF.

Je voudrais lui traduire, au nom de l’ensemble des participants, toute notre reconnaissance pour sa disponibilité et l’hospitalité offerte à toutes les délégations.

Je remercie également le Président de la Chambre des Conseillers, Son Excellence Monsieur Naam Miyara, à qui j’associe tous les Députés et Conseillers du parlement marocain pour la qualité de l’accueil dont nous avons bénéficié.
Merci Monsieur le Président Rachid Talbi El Alami ! Chukram

Monsieur le Président !
Mesdames et Messieurs, Chers invités,

Je voudrais également adresser des remerciements et rendre un hommage à mon collègue et frère, le Président de l’Assemblée nationale du Gabon, Monsieur Faustin BOUKOUBI, pour sa disponibilité à assumer les charges de la suppléance de notre regretté Feu Amadou SOUMAHORO.

Similairement, il m’est agréable d’adresser mes remerciements chaleureux à un homme pétri d’expériences et de sagesse, un homme qui de par sa dextérité politique a su garder de lui et de son pays une image soignée : je veux parler du Vice-Président de l’APF et Président de l’Assemblée nationale du Sénégal, mon très cher grand frère Moustapha NIASSE.

Monsieur le Président Délégué de la section APF du Sénégal, cher frère Moussa THIAM, je vous prie de bien vouloir transmettre toute mon admiration et ma fraternité à mon très cher aîné Président Moustapha NIASSE pour sa précieuse contribution à l’édification de notre organisation commune.

Mesdames et Messieurs, je voudrais également saluer parmi nous la présence honorable de M. Jean Charles LUPERTO, Député, ancien Président du Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles (Belgique) et par ailleurs Chargé de mission de la région Europe de l’APF, qui nous fait l’amitié de participer à cette Assemblée régionale.

A ces remerciements, j’associe Monsieur Francis DROUIN, Premier Vice-Président de l’APF, Député de la Chambre des Communes du Canada, Secrétaire d’Etat Parlementaire à l’Agriculture et Monsieur Bruno FUCHS, Député Français, Vice-Président de l’APF, Président délégué de la section française de l’APF pour leur engagement constant au service de notre institution.

Avant de clore ce chapitre des remerciements, je tiens à adresser mes félicitations aux membres du Secrétariat général de l’APF qui ont tout mis en œuvre pour l’organisation de cette rencontre.

Enfin, je n’oublie pas de remercier et de féliciter vivement tous les collaborateurs des deux chambres du Parlement marocain qui ont œuvré avec enthousiasme, professionnalisme et brio pour nous accueillir avec chaleur et fraternité. Merci à toutes et à tous !

Mesdames et Messieurs, Chers Honorables

L’Assemblée régionale Afrique de l’APF est une occasion de partager les réflexions et les décisions des Présidents d’Assemblées et de sections. Elle a également pour objectif de créer un cadre d’échanges entre Parlementaires sur les questions d’actualité qui intéressent particulièrement notre continent.

Je me souviens encore que lors de la 45e Session de l’APF tenue en juillet 2019 à Abidjan, Monsieur François Paradis alors Président de notre organisation, avait tenu ce propos juste et pertinent : “la plus-value de notre organisation interparlementaire, réside dans sa capacité à sensibiliser, informer et regrouper la Francophonie parlementaire autour d’enjeux communs”.
En effet, chers collègues Parlementaires, les crises sociopolitiques et sécuritaires dans notre région placent l’Afrique au cœur de l’actualité mondiale et appellent, de la part de la Communauté parlementaire africaine, une attention soutenue et un intérêt particulier pour le bien-être des populations.

Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,

Cette Assemblée régionale à Rabat se tient dans un contexte particulier où l’ordre mondial est rudement mis à l’épreuve depuis l’avènement de la COVID 19.
Aujourd’hui, cette pandémie est en voie d’être maitrisée mais les défis qui nous préoccupent demeurent et nous devons toujours y faire face en toute responsabilité.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne saurons ignorer également les principales conséquences économiques de la crise russo-ukrainienne qui impacte bien évidemment l’Afrique.

Ce sont, entre autres, la hausse des prix de l’énergie, l’augmentation rapide du prix des denrées alimentaires, les pénuries d’approvisionnement de certaines matières premières, le ralentissement de la croissance économique et les turbulences sur les marchés financiers mondiaux.

Malgré ces vicissitudes, nous, parlementaires africains devons dans une synergie intelligente d’actions avec le pouvoir exécutif continuer de porter haut et fort, les aspirations de nos populations.

Il devient également impérieux pour nous, Parlementaires africains, de contribuer au maintien de la bonne gouvernance politique et une meilleure gestion économique de nos Etats.

En effet, les menaces sur la paix et la stabilité des Etats apparaissent de plus en plus visibles et remettent en cause les acquis et l’ancrage démocratique amorcée dans nos pays.

Devant une telle situation, nous devons mener des réflexions à l’effet de comprendre les causes d’un tel recul démocratique mais surtout, en rechercher les solutions profondes et durables.

Je voudrais nous engager donc, durant ces Assises à être des forces de propositions pour une meilleure préservation des acquis démocratiques qui devraient permettre de conduire vers le développement de nos peuples, ceux que nous représentons.

Mes chers collègues parlementaires,

L’un des points clés de notre réunion concerne la problématique liée aux questions de l’environnement et du changement climatique. C’est une problématique importante car nous constatons de plus en plus les effets néfastes du dérèglement climatique dans nos pays.

La question du changement climatique est préoccupante et n’épargne aucune nation. Depuis le Sommet de Rio, la prise de conscience collective dans ce domaine a certes considérablement progressé mais nous devons travailler à la sensibilisation continue de nos populations afin de soutenir les efforts de nos gouvernements dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

C’est dans ce cadre que la Côte d’Ivoire, en relation avec les Nations Unies, a organisé récemment la 15ème Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies sur la Désertification (COP 15) qui a abouti à l’initiative d’Abidjan avec la prise d’engagements forts dont la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 ou encore la promotion des emplois décents basés sur la terre pour les jeunes. Ce programme pilote, s’il est bien exécuté, devrait être répliqué dans d’autres pays avec pour objectifs majeurs d’avoir des communautés résilientes aux changements climatiques.

Dans cette perspective, notre rôle de Parlementaires sera, dans nos différents pays, de soutenir et encourager toute initiative s’y inscrivant.
J’exhorte donc chacun et chacune de nous à faire preuve de vigilance et d’initiative afin de laisser aux générations futures un monde plus sûr en termes de climat et d’environnement.

A cette Assemblée, il sera également question d’évaluer la mise en place d’une Zone de libre-échange de l’Afrique (ZLECAF) pour booster l’intégration et assurer le développement pour tous et le bonheur pour chacun de nos peuples respectifs.
Enfin, l’une des préoccupations partagées par nos différents Etats durant ces assises est la question de la promotion du genre et particulièrement la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale de nos Etats face aux défis persistants.
Pour ma part, cette participation des femmes doit être significative à tous les niveaux, notamment en matière d’inclusion financière. Je demeure convaincu que notre société se porterait mieux si elles étaient plus nombreuses dans les instances de décision.

J’ai bon espoir que les débats qui auront lieu au cours de ces Assises permettront d’aboutir à des propositions pertinentes et pragmatiques pour une amélioration de la participation des femmes dans les Instances de prise de décisions.

Comme vous le constatez, les sujets qui nous réunissent ces jours en terre marocaine sont d’une acuité réelle et représentent des thématiques touchant directement au quotidien des populations dont nous sommes les représentants.

C’est pourquoi, je voudrais prier chaque participant à faire preuve d’initiative à l’effet de proposer des solutions pertinentes aux différentes thématiques présentées.

Honorables parlementaires
Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je ne saurais clore mon propos sans évoquer un sujet d’actualité qui menace les acquis démocratiques obtenus par nos peuples.

Il s’agit de la résurgence des crises, instabilités politiques et institutionnelles dans plusieurs pays membres de notre Organisation.

Je voudrais, du haut de cette chaire, au nom de mes pairs Parlementaires africains, lancer un appel à la retenue et au dialogue permanent dans ces Etats pour la recherche de toute solution allant dans le sens de la préservation des intérêts vitaux des populations.

Chers Collègues Parlementaires, « Dans un environnement qui change, disait l’ancien Président Français Jacques CHIRAC, il n’y a pas de plus grand risque que de rester immobile ».

C’est Pourquoi, aujourd’hui, plus que jamais, l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, notre Institution commune ne saurait rester immobile. Dans cette perspective, Nous devons être des artisans de la transformation positive de nos Etats respectifs en étant une force de proposition constructive qui privilégie l’intérêt général tout en accompagnant de façon intelligente les actions de développement de nos gouvernants en vue de la consolidation de la démocratie et de la paix.
Mesdames et Messieurs,

Au moment de conclure, je voudrais souhaiter à toutes et à tous, une bonne Assemblée, avec des travaux et débats enrichissants assortis de résolutions et propositions pertinentes et pragmatiques pour le bien des populations d’Afrique francophone.

C’est ensemble, en toute solidarité et à travers notre Organisation commune que nous amènerons nos Etats à prendre toute leur place dans le concert des nations.

En réitérant nos remerciements à Sa Majesté le Roi MOHAMED VI, au Président de la Chambre des Représentants du Peuple et à tous les présidents des Assemblées nationales des pays francophones présents, je voudrais nous engager tous, à rêver de nouveau à « une Assemblée Parlementaire de la Francophonie qui offre à l’Afrique et au monde, l’image apaisante d’une communauté prospère, éprise de justice, de solidarité fraternelle et de paix ».

C’est sur ces notes d’espérance, que je vous réitère mes sincères et infinis remerciements pour votre aimable attention tout en souhaitant d’excellents travaux à toutes et à tous.

Je vous remercie !

Direction de l’Information et de la Communication de l’Assemblée nationale